Définition de l'art contemporain
L'art contemporain englobe toutes les œuvres créées depuis 1945 jusqu'à nos jours, selon la définition généralement acceptée. Peu importe le style, le médium (sculpture, peinture, photographie, dessin ou édition) ou le mouvement artistique auxquels elles appartiennent, les œuvres d'art contemporain sont toutes celles produites pendant cette période. L'art contemporain succède à l'art moderne, qui englobe les années 1850 à 1945.
Certains estiment toutefois que l'art contemporain ne débute réellement qu'à partir des années 1960 avec l'émergence du Pop Art, un mouvement artistique radicalement différent de l'art moderne.
Une autre définition de l'art contemporain est qu'il englobe uniquement les pratiques et réalisations esthétiques véhiculant des idées ou des concepts (comme l'art conceptuel), transgressant les frontières traditionnelles de l'art (comme l'art performatif) ou remettant en question les conceptions de l'art moderne et classique. Il n'existe donc pas une définition clairement adoptée par tous pour l'art contemporain, mais plutôt plusieurs définitions qui finalement se complètent.
L'apparition de l'art contemporain
L'émergence de la photographie a exercé une influence considérable sur de nombreux artistes dès le XIXe siècle, tels que Degas, et a donné naissance à l'art moderne. L'art ne se limite plus à représenter fidèlement la réalité, car la photographie excelle dans ce domaine. L'art peut désormais explorer de nouvelles formes, briser les conventions de la beauté et proposer des expérimentations conceptuelles.
L'art contemporain trouve ses fondements dans les expérimentations de l'art moderne du début du XXe siècle, notamment dans le désir de sortir de l'art des espaces traditionnels et institutionnels. Ainsi, l'art perd progressivement sa fonction représentative. La création contemporaine reste un reflet d'une réalité marquée par les conflits et les luttes de pouvoir qui remettent en question la rationalité. L'art reflète les crises de la société et demeure un espace d'expression des valeurs. Les relations entre l'art et l'histoire ne se mesurent ni qualitativement ni quantitativement, mais elles conduisent à une conception plus institutionnelle de l'art, avec des collectionneurs, des sièges sociaux, des galeries, des musées, etc., pour s'ouvrir à un public plus large. Cependant, les acteurs de l'art moderne, dans leur volonté d'exprimer leur opinion artistique en dehors des cadres institutionnels, sont toujours liés à ces institutions. Leur démarche consistait à s'opposer à une idéologie (comme Heartfield face au nazisme) ou, au contraire, à participer à la diffusion d'une pensée politique.
Malgré la fin des idéologies imposées par l'art moderne, les artistes contemporains s'approprient cet héritage en exprimant leur engagement profond vis-à-vis des institutions, notamment lorsque leur sensibilité est troublée par celles-ci.
Aujourd'hui, l'art contemporain fait face au déclin des idéologies modernes (dans les années 1960, puis à partir de 1990 avec la chute du communisme). Il repose sur de nouveaux comportements : renouvellement stylistique, brassage des disciplines artistiques, diversité des origines, arts technologiques (exploitation de la puissance mathématique des ordinateurs et ergonomie des logiciels) et approches de la réalité. Les technologies ont toujours fourni des outils à l'art, et aujourd'hui les artistes les utilisent comme des instruments de médiatisation, voire en inventent de nouveaux. Ils s'appuient sur la culture historique existante, lisent, visitent, comprennent, recherchent, se spécialisent, se concentrent sur leur sujet et dépassent ce qui a déjà été réalisé. Parfois, ils prennent position, cherchent à être démonstratifs ou choquants, mais dans tous les cas, ils cherchent la médiatisation.
Selon Anne Cauquelin, dès les années 1910, Marcel Duchamp a mis en évidence le futur fonctionnement en réseau de l'art contemporain en spéculant sur la valeur de l'exposition d'un objet qui peut simplement être un objet manufacturé
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