Le pop art, intrinsèquement lié à l'esprit des années 1960 et émanant d'une ère marquée par un vaste mouvement culturel, trouve ses racines en Grande-Bretagne vers le milieu des années 1950, avant de se répandre rapidement à travers l'ensemble du monde occidental au sein d'une société capitaliste en pleine révolution industrielle.
Cette époque s'appuie sur les technologies émergentes, que les artistes pop s'approprient, et ces avancées technologiques imprègnent profondément la sphère culturelle, avec le pop art se manifestant dans les pratiques et les comportements de toute une génération.
En Grande-Bretagne, le mouvement prend forme sous l'influence de Richard Hamilton, tandis qu'en France, des artistes comme le sculpteur César y contribuent. La fin des années 1950 voit l'émergence du pop art américain avec des figures telles qu'Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg, Robert Rauschenberg, Jasper Johns, David Hockney et James Rosenquist.
Cependant, ce mouvement ne se limite plus aux arts visuels et s'étend désormais à des domaines aussi variés que la musique, la mode, les arts appliqués et de nombreux autres aspects de la culture.
L'histoire du mouvement Pop Art
L'expression « pop art », dérivée de l'anglais « popular art » (« art populaire » en français), fut pour la première fois employée par les membres du groupe d'intellectuels connu sous le nom d'Independent Group. Ils se réunissaient à l'Institute of Contemporary Arts (ICA) de Londres et se penchaient sur l'impact des médias de masse et de la technologie sur la société. Le pop art émerge en Grande-Bretagne au milieu des années 1950 et prend une forme différente aux États-Unis vers la fin des années 1950.
Aux États-Unis, il remet en question les conventions artistiques en soutenant que la production en série permet d'atteindre un large public. Il est essentiel de faire une distinction claire entre le pop art britannique et son homologue américain. Le pop art britannique adopte un ton plus ironique voire parodique et adopte une perspective plus critique vis-à-vis de la culture américaine.
Les créations américaines sont bien accueillies en raison de leur simplicité et de leur accessibilité.
Les artistes utilisent fréquemment de nouveaux matériaux émanant de la société de consommation, tels que l'acrylique et la sérigraphie. En plus de la peinture, le pop art intègre des techniques qui, par le passé, étaient considérées comme industrielles plutôt qu'artistiques. Les couleurs sont souvent vibrantes et décalées par rapport à la réalité, parfois en noir et blanc. Andy Warhol, considéré comme un pionnier du pop art, se réapproprie des objets du quotidien, comme une bouteille en verre ou une boîte de soupe Campbell, pour les transformer en œuvres d'art.
Ce mouvement a également bousculé le monde de l'art en remettant en question le principe d'unicité de l'œuvre d'art. Warhol reproduit ses œuvres en dizaines, voire en centaines, ce qui contredit les idées traditionnelles attribuant de la valeur à une œuvre en raison de son unicité. Le pop art réintroduit également le réel et le populaire dans le domaine de la peinture, après la période de l'expressionnisme abstrait, qui était à la fois non figurative et destinée à une élite.
Le pop art utilise des symboles populaires qui s'inscrivent dans l'inconscient dès l'enfance, dans le but de démystifier l'œuvre d'art qui était précédemment réservée à une élite et traitait uniquement de sujets nobles. De Mickey Mouse à Marilyn Monroe, en passant par Mick Jagger, il célèbre de manière neutre ou non, selon l'artiste, l'admiration quasi universelle envers certaines icônes. La culture publicitaire de la société de consommation constitue une autre source d'inspiration, comme c'est le cas pour Jasper Johns.
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